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 La France dans le monde

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Khast
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Messages : 55
Date d'inscription : 04/12/2009

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MessageSujet: La France dans le monde   La France dans le monde I_icon_minitimeSam 5 Déc - 15:48

La France dans le monde


I – L’héritage impérial

1) Tourner la page coloniale

• La décolonisation française s’est pratiquement achevée avec l’indépendance pacifique des pays d’Afrique noire en 1960 et celle, plus douloureuse, de l’Algérie en 1962. 1 500 000 Français qui étaient installés dans les colonies reviennent alors en métropole, les deux tiers étant des rapatriés d’Algérie.
• L’administration française doit s’adapter à ces bouleversements. Le ministère de l’Outre-mer s’occupe désormais des territoires qui sont restés sous souveraineté française, avec les statuts de DOM ou de TOM. Le ministère de la Coopération est chargé de maintenir des liens privilégiés entre la France et ses anciennes colonies, devenues des Etats indépendants.

2) La France d’outre-mer

• Grâce à ses DOM/TOM, qualifiés par certains de « confettis de l’Empire », la France est restée présente dans le monde entier. L’armée française a ainsi des points d’appui dans les Caraïbes, l’océan Indien et l’océan Pacifique. La Guyane, grâce à sa position équatoriale propice au lancement de satellites, abrite le centre spatial européen de Kourou. Tous ces territoires, souvent insulaires, permettent à la France de disposer d’une ZEE de plus de 10 millions de km2 ce qui la place au deuxième rang mondial derrière les Etats-Unis.
• La France doit bien sûr prendre en compte les aspirations des populations locales, dont certaines réclament l’indépendance. En Nouvelle-Calédonie, des tensions ont opposé les Canaques, majorité mélanésienne, et les « Caldoches », minorité d’origine européenne. Des négociations entre les deux communautés, sous l’égide de l’Etat, ont permis d’apaiser la situation depuis 1988. La loi de 1999 définit une citoyenneté calédonienne et crée un nouveau statut de « territoire à souveraineté partagée », prélude à une éventuelle indépendance.
• La France a aussi accordé plus d’autonomie aux autres TOM, qui sont devenus par une loi de 2003 des COM.

3) La coopération avec le Sud

• La France a voulu garder des liens spéciaux avec ses anciennes colonies. Pendant la guerre froide, l’Afrique reste une « chasse gardée » de la France. Celle-ci y envoie ses coopérants, son aide au développement et parfois ses troupes, sans se soucier du caractère souvent dictatorial des régimes qu’elle soutient. En retour, les Etats africains appuient la France à l’ONU, lui offrent des bases militaires et participent à la francophonie. A partir de 1975, les sommets franco-africains officialisent cette étroite coopération.
• Mais la fin de la guerre froide change peu la donne. La France ferme plusieurs de ses bases militaires (Centrafrique), parce que l’Afrique joue désormais un rôle stratégique moindre et que l’élargissement de l’Union européenne vers l’Est concentre l’attention. La France, en liaison avec le Royaume-Uni, cherche désormais à aider les Etats africains à organiser eux-mêmes des forces de maintien de la paix. Depuis 1990, Paris entend conditionner son aide aux progrès de la démocratie. En 1999, le ministère de la Coopération perd son autonomie : il est rattaché au ministère des Affaires étrangères.
• La France cherche ainsi à redéfinir sa politique d’aide au développement. Elle veut agir en liaison avec l’UE et avec les organisations multilatérales, et en faveur de tous les pays qui en ont besoin. La « zone de solidarité prioritaire », définie depuis 1999, s’étend ainsi au-delà des anciennes colonies françaises. La France est, parmi les pays du G7, le plus généreux donateur.

II – Le choix de l’Europe

1) La France, moteur de l’Europe

• Alors que le Royaume-Uni privilégie sa relation avec les Etats-Unis, la France lance la construction européenne en se réconciliant avec l’Allemagne. La CECA, proposée le 9 mai 1950 par Jean Monnet et Robert Schuman, marque la naissance d’une Europe communautaire fondée sur le couple franco-allemand. Malgré l’hostilité d’une partie de l’opinion, les dirigeants de la IVe République jouent un rôle décisif dans la création de la CEE en 1957. Pour eux, elle apporte la paix à la France et elle est alternative à l’Empire, à l’heure de la décolonisation.
• Arrivé au pouvoir en 1958, De Gaulle accepte la CEE tout en cherchant à en infléchir le fonctionnement. Favorable à une Europe des Etats, il défend la souveraineté nationale et provoque plusieurs crises à Bruxelles. Mais parce qu’il souhaite une Europe indépendante des Etats-Unis, de Gaulle est à sa façon européiste et il consolide l’axe franco-allemand. L’Europe est pour lui un levier de puissance pour la France : elle est utile à son économie (PAC) et elle sert à son rayonnement.
• Les présidents de la Ve République suivent tous ensuite la même politique européenne. S’ils défendent la souveraineté nationale moins âprement que de Gaulle, ils conçoivent l’Europe comme le seul moyen pour la France de conserver son rôle mondial.

2) L’Europe, une contrainte nécessaire ?

• Le choix des dirigeants français peut au fond se résumer ainsi : pour garder son influence, la France doit renoncer à une partie de sa souveraineté. Les frontières ont pratiquement disparu et l’euro a remplacé le franc. Mais en transférant certains pouvoirs au niveau communautaire, la France est mieux à même d’affronter la mondialisation économique et l’hyperpuissance des Etats-Unis.
• Ce choix n’est pas encore accepté par tous les Français. Lors du référendum sur le traité de Maastricht en 1992, le non a rassemblé 48,95 % des suffrages exprimés et l’abstention 30,1 % des inscrits. Les souverainistes considèrent que la nation reste le cadre indépassable de la démocratie. Nationalistes de droites ou républicains de gauche, ils restent influents sur une opinion publique souvent eurosceptique.

3) Une France de plus en plus européenne

• Mais l’intégration européenne semble un processus irréversible. Le gouvernement français doit définir une grande partie de sa politique en accord avec l’UE. Ce travail est effectué par le ministre des Affaires étrangères, dont dépend le ministre délégué aux Affaires européennes, et le SGCI. L’administration française a maintenant une « culture européenne » : elle comprend de plus en plus de spécialistes du droit communautaire, qui négocient à Bruxelles avec les fonctionnaires européens. La France a aussi intensifié sa coopération avec l’Allemagne, afin de défendre au sein de l’UE des positions communes.
• Même si certains dénoncent le « déficit démocratique » dont souffrirait l’Union européenne, les citoyens français sont de plus en plus associés à la vie de l’Europe. Ils élisent depuis 1979 au suffrage universel direct leurs députés européens. Depuis que le traité de Maastricht a défini la citoyenneté européenne, les Français peuvent librement circuler, séjourner, étudier, travailler et voter (élections municipales et européennes) dans les autres Etats de l’UE. Un citoyen français peut même faire appel à la Cour de justice des communautés européennes (Luxembourg) ou à la Cour européenne des droits de l’homme (Strasbourg), qui, elle, dépend du Conseil de l’Europe.

III – Une puissance politique en question

1) Des ambitions revues à la baisse

• En 1945, grâce à Churchill et de Gaulle, la France figure parmi les vainqueurs. Elle obtient le statut de membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU et de puissance occupante en Allemagne. La France fait partie des « Grands », mais elle n’a guère les moyens de rivaliser avec les deux superpuissances que sont les Etats-Unis et l’URSS.
• L’Empire colonial peut certes donner à la France l’illusion de jouer encore un rôle mondial. Mais elle est rapidement confrontée à la décolonisation. La crise de Suez en 1956 ramène les Français – et les Britanniques – à la réalité : ils sont contraints de retirer leurs troupes d’Egypte sous la pression de Washington et de Moscou. La France doit donc rentrer dans le rang. Les dirigeants de la IVe République font alors deux choix décisifs : ils accélèrent la construction européenne, avec les traités de Rome en 1957, et le programme nucléaire, discrètement lancé en 1952.

2) La politique de grandeur

• Après avoir créé la Ve République et réglé la crise algérienne, de Gaulle veut rendre à la France son « rang » de grande puissance : « Si la France cesse d’être mondiale, elle cesse d’être la France ». La politique de grandeur vise à donner à la France un rôle original au sein du camp occidental, alors que le Royaume-Uni est aligné sur les Etats-Unis et que l’Allemagne n’est pas une puissance politique. Tout en soutenant Washington lors des crises de la guerre froide, la France affirme son indépendance, en se dotant de sa propre dissuasion nucléaire (bombe A en 1960, bombe H en 1968) et en se retirant du commandement intégré de l’OTAN (1966).
• La France utilise aussi la construction européenne et la coopération avec les nouveaux Etats africains pour faire contrepoids à la superpuissance américaine. Cette politique est poursuivie par tous les présidents de la Ve République, même s’ils adoptent un style moins flamboyant que celui du général de Gaulle. La France fait entendre sa différence en se posant en champion du dialogue Nord-Sud et en proposant, avec la francophonie, une alternative à « l’impérialisme culturel américain ».

3) Redéfinir la puissance française ?

• La fin de la guerre froide crée une situation nouvelle. Des risques plus diffus sont difficiles à maîtriser par une stratégie purement nationale. En 1990 – 1991, la France décide de participer à la coalition contre l’Irak, mais elle peine à envoyer 12 000 soldats au Moyen-Orient, parce que son armée de conscription est mal adaptée à ce nouveau type de guerre. En 1996, Chirac décide donc de professionnaliser l’armée et d’amorcer un rapprochement avec l’OTAN. La France aménage aussi sa dissuasion nucléaire : elle adhère en 1992 au TNP, puis, après avoir procédé à six derniers tirs, qui suscitent une réprobation mondiale, elle signe en 1996 le TICE.
• On peut voir dans cette évolution un abandon de la politique de grandeur au profit d’une approche plus réaliste. La France, assumant son statut de puissance moyenne, joue le jeu des organisations internationales. Puissance exemplaire à l’ONU, elle paie régulièrement sa cotisation et fournit le plus gros contingent de Casques bleus.
• Mais cette politique permet à la France de conserver une influence. Si elle s’exprime par l’intermédiaire de l’UE ou de l’ONU, la France fait toujours entendre sa voix, parfois avec des accents gaulliens. Elle défend la diversité culturelle dans le monde. Et, forte de son droit de veto à l’ONU, elle s’est opposée à une action unilatérale des Etats-Unis contre l’Irak en 2003.

IV – L’économie française dans la mondialisation

1) Le choix décisif de l’ouverture

• Pendant longtemps, l’économie française était en partie dirigée par l’Etat et protégée de la concurrence par des tarifs douaniers élevés. Cette tendance au repli fut accentuée par la colonisation, parce que l’Empire fournissait des marchés réservés aux entreprises françaises, et par la crise des années 1930.
• Cette situation est radicalement transformée à partir de 1945. Pour se reconstruire, la France doit participer au système monétaire international de Bretton Woods (1944). Elle doit surtout coopérer avec les autres Etats européens bénéficiaires de l’aide américaine, au sein de l’OECE (1948). La décolonisation contribue largement au redéploiement de l’économie française en direction de l’Europe à partir des années 1950. En 1958, de Gaulle accélère l’ouverture de l’économie française, en appliquant la première baisse des tarifs douaniers prévue par les traités de Rome et en facilitant les échanges avec tous les autres Etats.

2) Une France tournée vers l’extérieur

• La croissance des « Trente Glorieuses » est portée par cette ouverture, et la crise des années 1970 montre à quel point la France est liée au reste du monde. Le choc pétrolier de 1973 révèle en effet la dépendance de la France, qui importe alors 77,5 % de l’énergie qu’elle consomme. Le développement des centrales nucléaires permet de faire tomber le taux de dépendance énergétique sous la barre des 50 % en 1993. La crise du dollar à partir de 1971 rend urgente une plus grande coopération entre les pays développés. V. Giscard d’Estaing prend l’initiative du G7 en 1975 et engage résolument la France dans le SME (Système monétaire européen) en 1979.
• L’accélération de la mondialisation à partir des années 1980 entraîne partout la déréglementation des marchés et pousse les entreprises à exporter toujours plus. En 1983, le gouvernement socialiste, en adoptant la politique de rigueur, montre qu’il n’entend pas remettre en cause l’ouverture mondiale ni la discipline européenne. La France intègre la Bourse de Paris dans les circuits financiers mondiaux, procède à des privatisations à partir de 1986, supprime ses frontières dans le cadre du marché unique européen.

3) Quelle puissance économique ?

• La France est ainsi restée une grande puissance commerciale, derrière les Etats-Unis, l’Allemagne et la Japon, et à peu près à égalité avec la Grande-Bretagne et la Chine. Le taux d’ouverture de l’économie française est aujourd’hui de 27 %, contre 13 % en 1955. Les échanges se font surtout avec les voisins européens et les Etats-Unis. La France est aussi l’un des premiers investisseurs dans le monde et l’un des principaux pays d’accueil pour les investissements étrangers. Elle est enfin la première destination touristique, puisqu’elle accueille environ 70 millions de visiteurs étrangers chaque année.
• Grâce à son effort d’ouverture, la France a su se moderniser et rester une puissance économique. Mais cette notion a-t-elle encore un sens ? L’Etat ne peut plus contrôler les flux de capitaux. Les grandes firmes françaises n’obéissent pas forcément à une logique nationale, d’autant que leur capital est en partie aux mains d’investisseurs étrangers. L’Etat doit en fait s’adapter à la mondialisation. Il cherche à attirer les investisseurs en France, par une législation adaptée. Il aide les entreprises françaises à exporter, le président de la République emmenant des chefs entreprises dans ses voyages pour ouvrir de nouveaux marchés. L’Union européenne est aussi un moyen pour la France de mieux faire face à la concurrence des Etats-Unis ou du Japon.

V – Le rayonnement culturel

1) Un héritage menacé

• Le français est aujourd’hui parlé par 115 à 160 millions de personnes dans le monde, ce qui le place loin derrière le chinois (un milliard de locuteurs) dans la hiérarchie quantitative des langues. Mais le français est avec l’anglais la seule véritable langue internationale. C’est la langue étrangère la plus enseignée dans le monde après l’anglais. C’est une langue officielle pour des organisations internationales comme l’ONU ou le Comité international olympique.
• Ce rayonnement s’explique par le passé prestigieux de la France. Le français était la langue des élites européennes aux XVIIe et XVIIIe siècles. La Révolution française en a fait une langue du progrès : « La liberté, les droits de l’homme, la fraternité ont pour la première fois dans le monde été proclamés en français » (E. Renan). La colonisation a aussi contribué à la diffusion du français, en Amérique d’abord, puis en Afrique, au Proche-Orient et en Indochine au XIXe siècle.
• Le déclin relatif de la France à partir de 1918 s’est traduit par un recul du français, peu à peu supplanté par l’anglo-américain comme langue internationale. L’hégémonie des Etats-Unis à partir de 1945 accentue ce phénomène, qui atteint la France non seulement dans son rayonnement, mais dans son cœur même. En 1946, les accords Blum-Byrnes permettent l’entrée massive des films américains en France. En 1964, un ouvrage célèbre (Parlez-vous franglais ?) dénonce l’invasion du « franglais ». La langue anglaise et la culture américaine sont de plus en plus présentes dans le monde des affaires, de la publicité, de l’audiovisuel, de la recherche scientifique.

2) Quelle politique culturelle ?

• L’Etat français, qui a une longue tradition d’intervention dans le domaine culturel, entend réagir à cette situation. La question de la langue est en effet un enjeu essentiel pour les technologies de l’information et de la communication, à la rencontre de l’économie et de la culture.
• Il s’agit d’abord de protéger la langue et la culture françaises dans l’Hexagone. En 1992, on a ajouté à l’article 2 de la Constitution cette formule : « La langue de la République est le français ». Et depuis 1994, la loi Toubon rend le français obligatoire dans les lieux et les services publics, la publicité, les entreprises installées en France. Des quotas ont été imposés dans l’audiovisuel : les radios sont obligées de diffuser 40 % de chansons françaises et les chaînes de télévision 40 % d’œuvres en français.
• Il s’agit ensuite de promouvoir le français hors de France. La France est l’un des seuls pays à disposer d’une véritable diplomatie culturelle, coordonnée par le ministère des Affaires étrangères. Elle peut s’appuyer aussi sur le réseau des Alliances françaises et sur des médias à vocation internationale. L’AFP (Agence France-Presse) diffuse des informations en français (et dans d’autres langues comme l’arabe) grâce à des correspondants dans 135 pays. RFI (Radio France internationale) diffuse dans le monde entier des émissions en français et dans d’autres langues. TV5 est une chaîne francophone par satellite, créée par les télévisions française, belge, suisse et canadienne.
• La France agit en effet aussi dans le cadre de la francophonie. L’Organisation internationale de la francophonie défend non seulement le français, mais l’ensemble des langues menacées par l’hégémonie de la culture américaine. La France a obtenu en 1993 au GATT une clause d’exception culturelle. Elle lutte maintenant pour la diversité culturelle, en liaison avec l’UNESCO et pour le plurilinguisme, en liaison avec l’UE.
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